Droit de l’Homme en Mauritanie: l'AMDH s'inquiète de la situation des détenus et personnes interpellées.

ven, 03/02/2018 - 19:05

L’Association Mauritanienne des Droits de l'Homme (AMDM) a manifesté son inquiétude sur la situation des défenseurs des droits de l'Homme en Mauritanie. «Les entraves à la liberté́ d'association, de manifestation, de circulation et de réunion sont constantes et grandissantes dans le pays. En effet, malgré́ les recommandations répétées de la société́ civile mauritanienne, les libertés, acquis garantis par la constitution, ne sont pas respectées. », Mentionne le communiqué distribué en marge de la conférence de presse  organisée  vendredi  matin 2 mars 2018 à leur siège.

Evoquant les « lieux de privation de liberté », L’AMDH mentionne qu’aucune amélioration n’a été constatée dans ce sens-là et que la situation des détenus et personnes interpellé est inquiétante.

«Les plaintes concernant les allégations de torture ne sont pas prises en compte par les autorités  judiciaires compétentes et font souvent l’objet d’un classement sans suite. Et ceci est en contradiction avec les instruments nationaux et internationaux ratifiés par la Mauritanie, » a indiqué Maitre Fatimata Mbaye lors de sa prise de parole.

 

Evoquant l’accès aux lieux des détentions, Mr Ousmane Touré, Coordinateur du projet « Etat de droit » a souligné que cela est désormais impossible pour les différents acteurs de la société́ civile mauritanienne. ». Mr touré a affirmé que « Depuis 2017, l'AMDH n'a pas obtenu  l’autorisation d'accès aux lieux de privation de liberté́ et cela malgré ses multiples démarches et courriers adressés aux services compétents des ministères de la Justice et de l’intérieur. »

Le communiqué de presse précise  qu’à travers le projet «Etat de droit», l'AMDH fournit un soutien juridique dans plusieurs prisons et quartiers déshérités de Nouakchott mais que par le silence des autorités, la direction des services pénitenciers durcit actuellement la procédure d’accès aux prisons et autres lieux de détentions.

Dans ce sens et face à cette situation de non droit, « l'AMDH exige l'accès à tous les lieux de détention pour permettre aux détenus de bénéficier des aides juridiques et judiciaires nécessaires. »

 

 

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Communiqué de presse

Communiqué de presse

 

Deux mois avant la réunion du 62ème session de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples à Nouakchott, l'AMDH a constaté́ une dégradation de la situation de l'Etat de droit en Mauritanie.

La situation des défenseurs des droits de l'Homme est particulièrement inquiétante. Les entraves à la liberté́ d'association, de manifestation, de circulation et de réunion sont constantes et grandissantes dans le pays. En effet, malgré́ les recommandations répétées de la société́ civile mauritanienne, les libertés, acquis garantis par la constitution, ne sont pas respectées.

Convaincu que la société́ civile est un des piliers d'une démocratie qui progresse, l'AMDH s'inquiète des restrictions adressées à l'égard des organisations de protection des droits de l'Homme et des défenseurs de droits humains. 

La création d'association est soumise à un régime d'autorisation qui ne respecte pas le Pacte International des Droits Civils et Politiques signé et ratifié par la Mauritanie. Au surplus, la possibilité́ de se réunir est également soumise à ce régime, les évènements organisés par la société́ civile sont désormais systématiquement refusés. De plus, la police anti-émeute mauritanienne continue de faire un usage disproportionné de la force pour disperser les manifestants.

La situation des lieux de privation de liberté́ ne s'est pas améliorée. Particulièrement alertée ces derniers mois, l'AMDH s'inquiète de la situation des détenus et personnes interpellées. En contradiction avec les instruments nationaux et internationaux ratifiés par la Mauritanie, les plaintes concernant les allégations de torture ne sont pas prises en compte par les autorités  judiciaires compétentes et font souvent l’objet d’un classement sans suite.

En outre, l'accès des organisations aux lieux de détention est désormais impossible pour les différents acteurs de la société́ civile mauritanienne. Depuis 2017, l'AMDH n'a pas obtenu  l’autorisation d'accès aux lieux de privation de liberté́ et cela malgré ses multiples démarches et courriers adressés aux services compétents des ministères de la Justice et de l’intérieur.

Dans le cadre du projet «Etat de droit», l'AMDH fournit un soutien juridique dans plusieurs prisons et quartiers déshérités de Nouakchott. Par son silence, la direction des services pénitenciers durcit actuellement la procédure d’accès aux prisons et autres lieux de détentions. Face à cette situation de non droit, l'AMDH exige l'accès à tous les lieux de détention pour permettre aux détenus de bénéficier des aides juridiques et judiciaires nécessaires.

 

Le Bureau Exécutif