Entre cumuls d’erreurs et slogans, les réalités de l’éducation nationale sont occultées.

sam, 04/04/2015 - 12:25

Il est vrai que l’arbitraire, le favoritisme et le népotisme  et  autres ont caractérisé le système éducatif mauritanien sous  l’ère  Taya  et avant.  Mais il faut reconnaitre que s’il ya eu efforts de mieux faire pour sortir ce secteur  des difficultés, les contradictions et les discriminations   atteignent un niveau à tel enseigne qu’ils occultent les vrais problèmes dont souffre ce dernier.

Car il n'est secret pour personne qu’au secondaire d’instituteurs titulaires des diplômes supérieurs (DEUG, Maîtrises)  auxquels les portes de l’ENS sont fermés exercent comme chargés de cours aux cotés d'autres  qui détiennent  les mêmes diplômes  après deux ans de formation ou sans aucune, mais titularisés après une coute période de contrat.

Il n’est secret aussi pour personne qu’avec le bac, il faut trois années de formation pour sortir comme instituteur avec les mêmes droits qu’un sans niveau ou diplôme, engagé comme contractuel et titularisé après deux années, sans la moindre formation.

Pendant qu’on refuse aux instituteurs  diplômés du supérieur  exerçant au fondamental ou au secondaire  de se recycler ou d’être reclasser, on fait recours  à des contractuels  qu’on engage sans critères et on défend que les problèmes de l’éducation viendraient des cumuls d’erreurs passées.

Si l’augmentation des primes de craie, de l’éloignement et de logement  est prioritaire pour certains professeurs et enseignants membres d’organisations syndicales qui n’accordent aucune importance au  volet formation, celui du reclassement est  une priorité pour d’autres sans que nos responsables ne prennent cela sans considération.

La titularisation et la sélection des dossiers d’auxiliaires de 1995, les contractuels de 2007 et l’officialisation des contractuels en janvier 2013  et en 2014 suffisent pour illustrer la contradiction existante  et le degré du paroxysme  au niveau de secteur pour lequel l’année 2015 est décrétée sans qu’on ne sache encore le sens.
Ces maux non  sans conséquence pour nos enfants, qui aux yeux de nos gouvernants représentent  peu ou rien n’attirent la moindre attention. Pour ces derniers des promesses  et des slogans  suffisent  peut être  pour sortir le système éducatif en agonie de  ses difficultés.

La construction d’écoles, leur équipement, leur regroupement  et tant de mesures annoncées  resteront vaines sans  une prise  en compte des problèmes  des enseignants. Sans la formation, qui fait défaut, les fils de pauvres resteront  prisonniers en surveillance dans nos écoles, comme  c’est le cas actuellement.
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Reclasser un instituteur qui a le Bac plus quatre, qui détient son C AP après sa formation à l’I N I, qui après d’années d’exercice au fondamental ou au secondaire serait plus bénéfique que d’engager et titulariser  des contractuel qui ne détiennent que soit le D E U G ou la Maîtrise et qu’ignorent  comment sont les couleurs des portes des écoles normales.

Enseigner, n’est pas improviser comme c’est le cas pour 2015, année de l’enseignement.  Notre école   a, aujourd’hui besoin des dirigeants qui osent tenir compte de l’existence  des réalités du terrain. Car des slogans qui viennent s’ajouter à d’autres  vont conduire à l’achèvement de notre système qui, dans l'agonie a besoin d’un salvateur.
Au pays de Maw mouskillé et du chi tari, on parle de cumuls d’erreurs, on promet mais on ne fait rien.

Amadou Bocar Ba